L’accueil au sein des ensembles ecclésiastiques en Occident entre antiquité tardive et haut Moyen Âge : l’apport des témoignages matériels

L’article analyse les structures d'hospitalité en milieu ecclésiastique à l'échelle européenne, entre l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, en adoptant une approche spécifique et encore peu pratiquée, à savoir l'identification des marqueurs archéologiques qui permettent d’identifer un espace d'hospitalité. Le sujet pose de nombreux défis méthodologiques, qui sont mis en évidence et discutés à travers l'examen de quelques cas particulièrement significatifs, de Merida à San Paolo fuori le Mura, de Müstair à San Vincenzo al Volturno. Les sources écrites (narratives, hagiographiques, normatives) sont également prises en compte, qui contribuent, pour leur part, à définir ces lieux particuliers marquant en profondeur le paysage urbain et rural du haut Moyen Âge (et pas seulement au sujet du pèlerinage). De l'étude émerge une remarquable complexité de situations liée à la typologie des hôtes reçus (pauvres et nécessiteux en général, étrangers, pèlerins, hôtes de marque...) ainsi qu’au contexte dans lequel l'hospitalité se déroule, qui peut avoir des besoins spécifiques (pensons aux nombreux espaces réservés dans les communautés monastiques où les laïcs n’ont pas accès). La typologie même de l'accueil fourni (distribution alimentaire /hygiène /offre du logis) est un facteur capable de conditioner l’organisation de l’espace des hôtes. L'article croise les sources écrites et archéologiques, apportant un éclairage nouveau sur un sujet comme l'hospitalité, l'accueil et les structures mêmes dans lesquelles cet accueil est pratiqué, sur lequel la communauté scientifique a largement débattu au cours des dernières décennies.